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CORINNE OU L’ITALIE

lennités religieuses. Au moment où je vais décider de mon sort, l’appui du ciel ne m’est-il pas plus que jamais nécessaire ? — Va, s’écria lord Nelvil, si ce sort dépend de moi, Corinne, il n’est plus douteux. — Vous le croyez, reprit-elle, je n’ai pas la même confiance ; mais enfin, je vous en conjure, ayez pour ma faiblesse la condescendance que je désire. — Oswald soupira sans accorder ni refuser le délai demandé. — Partons maintenant, dit Corinne, et retournons à la ville. Comment vous rien taire dans cette solitude ! et si ce que je dois vous dire devait vous détacher de moi, faudrait-il que sitôt…… partons, Oswald, vous reviendrez ici, quoi qu’il arrive, mes cendres y reposeront. — Oswald attendri, troublé, obéit à Corinne. Il revint avec elle, et pendant la route ils ne se parlèrent presque pas. De temps en temps ils se regardaient avec une affection qui disait tout ; mais néanmoins un sentiment de mélancolie régnait au fond de leur ame quand ils arrivèrent au milieu de Rome.