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CORINNE OU L’ITALIE

lés ! — Ah ! que me dites-vous, s’écria Corinne, ne l’ai-je pas éprouvée ! N’est-ce pas cette douleur qui a décidé de mon sort ! — Elle regarda tristement sa chambre et les statues qui la décoraient, puis le Tibre qui coulait sous ses fenêtres, et le ciel dont la beauté semblait l’inviter à rester. Mais dans ce moment Oswald passait à cheval sur le pont Saint-Ange, il venait avec la rapidité de l’éclair. — Le voilà ! s’écria Corinne. — À peine avait-elle dit ces mots, qu’il était déjà arrivé ; elle courut au-devant de lui ; tous les deux, impatiens de partir, se hâtèrent de monter en voiture. Corinne dit cependant un aimable adieu au prince Castel-Forte ; mais ses paroles obligeantes se perdirent dans les airs, au milieu des cris des postillons, des hennissemens des chevaux, et de tout ce bruit de départ, quelquefois triste, quelquefois enivrant, selon la crainte ou l’espoir qu’inspirent les nouvelles chances de la destinée.

FIN DU PREMIER VOLUME.