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CORINNE OU L’ITALIE

soutenue par son talent, la gloire et le bonheur de l’Italie ! Et se sentant animée par l’amour de son pays, elle se fit entendre dans des vers pleins de charmes, dont la prose ne peut donner qu’une idée bien imparfaite.

IMPROVISATION DE CORINNE AU CAPITOLE.

« Italie, empire du Soleil ; Italie, maîtresse du monde ; Italie, berceau des lettres, je te salue. Combien de fois la race humaine te fut soumise ! tributaire de tes armes, de tes beaux arts et de ton ciel.

Un dieu quitta l’Olympe pour se réfugier en Ausonie ; l’aspect de ce pays fit rêver les vertus de l’âge d’or, et l’homme y parut trop heureux pour l’y supposer coupable. Rome conquit l’univers par son génie, et fut reine par la liberté. Le caractère romain s’imprima sur le monde ; et l’invasion des barbares, en détruisant l’Italie, obscurcit l’univers entier.

L’Italie reparut avec les divins trésors que les Grecs fugitifs rapportèrent dans son sein ; le ciel lui révéla ses lois ; l’audace de ses en-