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CORINNE OU L’ITALIE.

ravissant ; il pénétrait l’ame d’un sentiment de joie qui animait tous ceux qui étaient là et s’empara même de Corinne. On lui proposa de se mêler à la danse des paysannes, et d’abord elle y consentit avec plaisir ; mais à peine eut-elle commencé, que les sentimens les plus sombres lui rendirent odieux les amusemens auxquels elle prenait part, et s’éloignant rapidement de la danse et de la musique, elle alla s’asseoir à l’extrémité du cap sur le bord de la mer. Oswald se hâta de l’y suivre ; mais comme il arrivait près d’elle, la société qui les accompagnait le rejoignit aussitôt pour supplier Corinne d’improviser dans ce beau lieu. Son trouble était tel en ce moment, qu’elle se laissa ramener vers le tertre élevé où l’on avait placé sa lyre, sans pouvoir réfléchir à ce qu’on attendait d’elle.