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CORINNE OU L’ITALIE.

peine à fendre la presse, malgré les soins de sa fille et les égards qu’on leur témoignait ; mais elles ne connaissaient personne, et nul homme par conséquent n’osait les aborder. Lord Nelvil voyant leur embarras se hâta de s’approcher d’elles. Il offrit un bras à Lady Edgermond et l’autre à Lucile, qui le prit timidement en baissant la tête et rougissant à l’excès. Ils passèrent ainsi devant Corinne : Oswald n’imaginait pas que sa pauvre amie fut témoin d’un spectacle si douloureux pour elle ; car il avait une légère nuance d’orgueil en conduisant ainsi la plus belle personne d’Angleterre à travers les admirateurs sans nombre qui suivaient ses pas.