Page:De Staël - Corinne ou l'Italie, Tome II, 1807.djvu/407

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Je ne sais pourquoi dans le trouble de la douleur on est plus capable de superstition que de piété ; je fais des présages de tout, et je ne sais point encore placer ma confiance en rien. Ah ! que la dévotion est douce dans le bonheur ! quelle reconnaissance envers l’Être suprême doit éprouver la femme d’Oswald !

Sans doute la douleur perfectionne beaucoup le caractère, on rattache dans sa pensée à ses fautes à ses malheurs, et toujours un lien visible, au moins à nos yeux, semble les réunir ; mais il est un terme à ce salutaire effet.

Un profond recueillement m’est nécessaire avant d’obtenir,

" … Tranquillo varco
A più tranquilla vita ".

" Un tranquille passage vers une vie plus tranquille ".

Quand je serai tout-à-fait malade, le calme doit renaître en mon cœur ; il y a beaucoup d’innocence dans les pensées de l’être qui va mourir, et j’aime les sentimens qu’inspire cette situation.

Inconcevable énigme de la vie, que la passion, ni la douleur, ni le génie, ne peuvent découvrir, vous révélerez-vous à la prière ?