LIVRE XIX.
RAPPELONS maintenant les événemens qui se
passèrent, en Écosse après le jour de cette triste
fête où Corinne fit un si douloureux sacrifice. Le
domestique de lord Nelvil lui remit ses lettres
au bal : il sortit pour les lire ; il en ouvrit plusieurs
que son banquier de Londres lui envoyait,
avant de deviner celle qui devait décider de son
sort ; mais quand il aperçut l’écriture de Corinne,
mais quand il vit ces mots : vous êtes
libre, et qu�’il reconnut l’anneau, il sentit tout
à la fois une amère douleur, et l’irritation la
plus vive. Il y avait deux mois qu’il n’avait reçu
de lettres de Corinne, et ce silence était rompu
par des paroles si laconiques, par une action si
décisive ! Il ne douta pas de son inconstance ; il
se rappela tout ce que lady Edgermond avait