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PREMIÈRE PARTIE.

toujours une chose cruelle, et l’éloge une douce chose.


LXIX.


La religion et la morale nous ordonnent le pardon de l’injure. Cette victoire serait sans doute la plus belle que nous pussions remporter sur nous-mêmes, mais l’homme d’honneur doit se ressentir de l’injure. Il peut la mépriser, il peut dédaigner de s’en venger, ou même s’en venger par des bienfaits ; mais vouloir qu’il la pardonne, c’est exiger de lui plus qu’il ne lui est possible de faire. Une âme faible et sans élévation est seule capable de cette espèce d’oubli ; et encore ne vient-il pas de ce qu’elle pardonne l’injure, mais de ce qu’elle n’a pas assez d’énergie pour en garder le ressentiment.


LXX.


Quelque satisfaction que nous fasse éprouver l’estime du public, elle ne nous fait jamais autant de bien que son injustice nous fait de mal.