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PENSÉES.

pourrait devenir un éternel sujet de crainte et d’effroi.

Que conclure de ceci ? que l’amour est une des conditions de notre existence ; que la nature l’a mis en nous pour assurer notre éternelle reproduction ; que, dans ce but, non-seulement elle l’a environné d’un charme irrésistible, mais qu’elle a voulu qu’il pût l’emporter sur la raison, le respect humain, même sur notre propre intérêt ; que si, en effet, il pouvait ne pas nous égarer, il deviendrait la source d’un bonheur au-dessus de ce qu’il est au pouvoir de l’homme de comprendre ; mais qu’étant malgré nous soumis à nos passions, il devient le plus grand tribut qui ait été imposé à la faiblesse humaine, et que l’homme qui se sent assez de forces pour le renfermer dans de justes bornes, et qui peut échapper à l’excès ou au danger de ce délire, est sans contredit le plus heureux, le plus sage, et celui que la nature, ou le hasard, a le plus favorisé.


FIN DE LA PREMIÈRE PARTIE.