Page:De Vauban - Projet de dixme royale, 1707.djvu/106

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qu' il ne soit pas arbitraire aux commis de les surtaxer, comme ils font notoirement presque par tout, ce qui meriteroit bien un peu de galeres.

La seconde contiendra les doüanes mises sur les frontieres tant de terre que de mer, pour le payement des droits d' entrée et de sortie des marchandises, réduits par le conseil du commerce sur un pied tel qu' on ne rebute point les etrangers qui viennent enlever les denrées que nous avons de trop, et qu' on favorise le commerce du dedans du royaume autant qu' il sera possible.

La troisiéme sera formée de certains impôts, qui ne seront payez que par ceux qui le veulent bien ; et qui sont à proprement parler la peine de leur luxe, de leur intemperance, et de leur vanité. Tels sont les impôts qu' on a mis sur le tabac, les eaux de vie, le thé, le caffé, le chocolat, à quoy on en pourroit utilement ajoûter d' autres sur le luxe et la dorure des habits, dont l' éclat surpasse la qualité, et le plus souvent les moyens de ceux qui les portent. Sur ceux qui remplissent les ruës de carosses à n' y pouvoir plus marcher, lesquels n' étant point de condition à avoir de tels équipages, meriteroient bien d' en acheter la permission