Page:De Vauban - Projet de dixme royale, 1707.djvu/149

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n se donner la peine de faire attention, que tant que la levée de ses revenus s' exigera par des voyes arbitraires, il est impossible que les peuples ne soient exposez à un pillage universel répandu par tout le royaume ; attendu que de tous ceux qui y sont employez, il n' y en a peut-être pas de cent un, qui ne songe à faire sa main, et à profiter tant qu' il peut de son employ ; ce qui ne se peut que par des vexations indirectes sur les peuples. Et cela est si vray, que si de l' heure que j' écris cecy, il plaisoit à sa majesté d' envoyer nombre de gens de bien affidez dans les provinces, pour en faire une visite exacte jusques aux coins les plus reculez et les moins frequentez, avec ordre de luy en rendre compte, sans déguisement, sa majesté seroit trés-surprise d' apprendre, que hors le fer et le feu, qui Dieu mercy n' ont point encore été employez aux contraintes de ses peuples, il n' y a rien qu' on ne mette en usage ; et que tous les païs qui composent ce royaume, sont universellement ruinez.

PARTIE 2 CHAPITRE 6