Page:De Vauban - Projet de dixme royale, 1707.djvu/184

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royale dixmant sur tout, dixmera aussi la leur ; ce qui pourra causer quelque chagrin tacite aux plus élevez, mais les autres en seront bien aises, parce qu' ils payeront leur contribution en denrées, sans être obligez de mettre la main à la bourse. D' ailleurs les proportions y étant bien observées, le haut clergé ne se déchargera plus aux dépens du bas, comme ceux-cy se plaignent qu' ils ont fait jusqu' à present.

V. La noblesse qui ne sçait pas toûjours ce qui luy convient le mieux, s' en plaindra aussi ; mais la réponse à luy faire, est contenuë dans les maximes mises à la tête de ces memoires. Aprés quoy, l' on trouvera icy à la marge de quoy l' appaiser, si elle est raisonnable ; et ce d' autant plus, que la lésion qu' elle en souffrira, ne sera qu' imaginaire, puis qu' au contraire ses revenus en augmenteront par la meilleure culture et la plus-valuë des terres, et par la plus grande consommation qui se fera des denrées.

Vi. Les exempts par charges, vieux et nouveaux, seroient ceux qui auroient, ce semble, plus de raison de s' en plaindre, puisque la dixme royale éteindra et supprimera les exemptions qu' ils ont achetées bien cher. Mais cette même dixme, en procurant à ce royaume le plus grand bien qui luy puisse arriver, donnera encore moyen de rembourser peu à peu ceux dont les emplois ne sont pas necessaires.

Vii. Le corps des gens de robbe se pourra