Page:De Vauban - Projet de dixme royale, 1707.djvu/196

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fois l' année, il est question de trouver un moyen qui puisse donner lieu de le faire connoître à fond, sans confusion et avec aisance.

Pour cet effet, il me paroît que le meilleur qu' on puisse mettre en usage, est celuy de diviser tout le peuple par décuries comme les chinois, ou par compagnies comme nos régimens ; et de créer des capitaines de paroisses pourvûs du roy, qui auront sous eux autant de lieutenans qu' il y aura de fois cinquante maisons ou environ, lesquels seront pareillement sous-ordonnez au commandant des lieux où il y en aura. Je m' explique : si une paroisse est de cent feux, un peu plus ou moins, on y pourroit mettre un capitaine et deux lieutenans, qui auront inspection sur cinquante feux chacun, c' est-à-dire sur cinquante familles ; la visite desquelles ils seront obligez de faire quatre fois l' année, de maison en maison, pour se faire representer toutes les familles, hommes, femmes et enfans ; les voir, et s' informer des changemens et nouveautez qui y arrivent, et en charger leur registre, qu' ils renouvelleront tous les ans. Et parce que la principale fonction de ces gens-là doit être d' assez bien connoître ces cinquante familles, et tout le monde y contenu, grands et petits, pour en pouvoir fournir le dénombrement toutes et quantes fois qu' ils en seront requis ; ils auront soin de les observer, et d' en tenir compte, même des gens qui meurent et qui naissent, et d' être toûjours prêts à