Page:De Vauban - Projet de dixme royale, 1707.djvu/41

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t impossible dans l' etat où sont les choses, de fournir aux dépenses que la derniere guerre exigeoit, sans le secours des affaires extraordinaires, qui ont donné de grands fonds. Mais on ne peut dissimuler, qu' à l' exception des rentes constituées sur l' hôtel de ville de Paris, des tontines, et autres engagemens semblables, qui peuvent être utiles aux particuliers, et qui ont été volontaires ; le surplus des affaires extraordinaires n' ait causé de grands maux, dont l' etat se ressentira long-temps ; non seulement pour les rentes et dettes qu' il a contractées, qui en ont notablement augmenté les charges, en même temps que par les mêmes voyes, elles ont ôté quantité de bons sujets à la taille, dont on les a exemptez pour des sommes trés-modiques, parties desquelles sont demeurées entre les mains des traitans : mais encore par la ruine presque totale et sans ressource d' une quantité de bonnes familles, qu' on a contraint de payer plusieurs taxes, sans s' informer si elles en avoient les moyens. à quoy il faut ajoûter, que ces mêmes affaires extraordinaires ont encore épuisé et mis à sec ce qui étoit resté de gens un peu accommodez en état de soûtenir le menu peuple de la campagne, qui de tout temps étoit dans l' habitude d' avoir recours à eux dans leur necessité, tant pour avoir de quoy payer la taille et leurs autres dettes plus pressées, que pour acheter de quoy vivre et s' entretenir, assurez qu' ils étoient de regagner une partie de cet