Page:De Vauban - Projet de dixme royale, 1707.djvu/89

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necessaires convenables à son métier, ou à sa subsistance, pendant lesquels il ne gagne rien ; à quoi on peut ajoûter quelques jours d' infirmité dans le cours d' une année qui l' empêchent de travailler. Il lui faut faire une déduction équivalente à tout cela comme d' un tems perdu, et le luy rabattre ; en quoi il faut user d' une grande droiture. C' est pourquoy je compteray pour les dimanches d' une année, cinquante-deux jours, pour les fêtes trente-huit, parce qu' il y en a à peu prés ce nombre ; cinquante jours pour les gelées, parce qu' il peut y en avoir autant ; pour les foires et marchez, et autres affaires qui peuvent l' obliger de sortir de chez luy ; vingt jours ; pour ceux qu' il employe à ourdir sa toille, comme aussi, pour le temps qu' il pourroit être malade ou incommodé, encore vingt-cinq jours.

Ainsi toute son année se reduira à cent quatre-vingt jours de vray travail, qui estimez à sept deniers et demi par jour, parce qu' on suppose qu' il gagnera douze sols, reviendroit à cinq livres douze sols six deniers de dixme par an ; ce qui me paroît trop fort pour un pauvre artisan qui n' a que cela, à cause des augmentations qui pourroient porter cette contribution au double dans les grandes necessitez de l' etat. C' est pourquoy j' estime qu' il se faudroit contenter de régler la dixme des arts et métiers sur le pied du trentiéme.

Ainsi ce tisserand payeroit pour le trentiéme de son métier trois livres quinze sols, et en doublant,