Page:De la Démonomanie des Sorciers (1587).djvu/107

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mal redouble, and n'a iamais repos. Si le Deuin asseure à quelcun faulsement qu'il sera grand and riche, il sera cause de luy faire dissiper les biens, and d'estre vn faitneant, soubs vne vaine esperance. Si la prediction est veritable, l'esperance differee faict viure la personne en lãgueur, comme dict le Sage: Et quand la chose aduient, le plaisir en est perdu: combien que Dieu permet ordinairement, que ceux qui s'enquierent de telles choses soient frustrez du bien qu'ils attendent, and que le mal qu'ils craignent leur aduienne. Mais l'impieté de ceux est inex cusable, qui font seruir la Religion aux influences celestes: comme Iulius Maternus, qui escrit que celuy qui a Saturne au Leon, viura longuement, and en fin apres sa mort qu'il montera au ciel, and Albuzamar, qui a tenu que celuy qui faict son oraison à Dieu, estant la Lune conioincte à vne autre Planetre, que ie ne mertray point, and tous deux au chef du Dragon, obtiendra ce qu'il demande: ce que Pierre d'Appon maistre Sorcier, s'il en fut oncques, dict auoir practiqué, pour attirer les hommes à telle meschanceté: En quoy il n'y a pas moins d'impieté, que d'ignorance: attendu que le chef, and qucue (02) du Dragon ne sont rien que deux point d'vne intersection imaginaire, and de deux cercles imaginaires, and qui n'ont ny estoille ny planette, and variables à tous momens: combien que Albuzamar est encores plus detestable d'auoir osé limiter la fin des Religions par les influences celestes, en ce qu'il a dict que la Religion Chrestienne finiroit l'an M. CCCC. LX. and neantmoins il y a plus Page 122