Page:De la Démonomanie des Sorciers (1587).djvu/310

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au pays de Vvildstudie, d'vne femme qui iuroit le Diable incessamment, elle fut emportee deuant tout le peuple. Et en cas semblable comme vn hoste aiant desrobé la bourse d'vn qui logeoit chez luy, and qu'il se donnoit au Diable en plein iugement s'il estoit vray, le Diable l'emporta, and depuis n'a esté veu3. Fernel4 en recite vn autre d'vn ieune enfãt qui fut emporté en appellant le Diable. Voila quant aux familles, pour clorre la porte non seulement des villes, ains aussi de chacune maison aux Sorciers and sor tileges. Il y-a bien encores vn autre remede, c'est de ne craindre aucunement Sathan, ny les Sorcieres. Car il n'y-a, peut-estre, moyen plus grand de donner puissance au Diable sur soy, que de le craindre: Aussi c'est faire iniure à Dieu, que de craindre le Diable. Et pour ceste cause, plusieurs fois en la Loy de Dieu, il est expressément defendu de ne craindre aucunement les Dieux des Payens, qui ne peuuent ny bien, ny mal-faire. Et de fait on a veu souuent, and se voit tous les iours que la Sorciere ne peut nuire à celuy qui l'accuse, and qui la foule aux pieds, sçachant qu'elle est Sorciere. Il y-a bien aussi vn autre moyen que les Sorcieres confessent, que celuy qui est aumosnier, ne peut estre offensé des sortileges, encores que d'ailleurs il soit vicieux. Vierius Protecteur des Sorcieres, escrit au liure quatriesme, chapitre dixiesme, que les Religieuses de Vverter, au Comté de Hornes, furent tourmentees des malins esprits trois ans, and plus. Et fut remarqué que l'occasion entre autres vint de ce qu'on presta à vne pauure vieille Sorciere vne liure de sel, -notes- 2Vier.in li.de prestig. 3Vier.ibi. 4de Abditis Page 325