Page:De la Mennais - De la religion, 1826.djvu/121

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s’accordoient à reconnoître ce droit divin. Maintenant ce n’est plus cela ; à la place d’une éducation religieuse, la seule réelle, la seule nécessaire, la seule sociale, on veut une éducation politique, pour former peu à peu une nation digne en effet de cette politique qui rejette Dieu de la législation ; qui déclare qu’elle se passera de lui ; que sa souveraineté l’inquiète ; qu’elle saura bien, sans son assistance, créer un pouvoir purement humain, et que ce pouvoir lui suffit ; politique sans croyances, et dès lors sans devoirs, qui jette au hasard quelques intérêts entre le berceau et la tombe, et puis dit en s’admirant : voilà la société, et c’est moi qui l’ai faite ! Des générations entières seront élevées selon ces maximes, et elles rapporteront dans l’état les principes que l’état leur aura donnés. En vertu du droit d’examen et de la liberté des opinions, un enfant de dix ans, sous l’influence des exemples dont l’esprit de l’institution l’aura environné, formera sa foi comme il l’entendra, ou plutôt croîtra sans aucune foi ; et cependant l’on parlera encore de morale, comme si bien croire n’étoit pas le fondement de bien vivre. Certes on ne se trompe pas quand on annonce que quelque chose d’inconnu se prépare dans le monde, et l’avenir dira ce qui arrive lorsque l’homme