Page:De la Mennais - De la religion, 1826.djvu/199

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pouvoir du pape, l’Eglise gallicane ne pense ni comme le pape, ni comme les autres Eglises unies au pape. Or, en supposant, ce que nous sommes assurément fort loin d’accorder, que le sentiment particulier de l’Eglise gallicane pût rendre un seul moment douteux ce qu’enseignent de concert le pape et les autres Eglises, qu’en résulteroit-il ? Que le pouvoir étant incertain dans l’Eglise de Jésus-Christ, l’Eglise elle-même seroit incertaine.

Il faudroit, chose monstrueuse, admettre qu’il existe une société, disons plus, une société divine, dans laquelle on ne sauroit pas, après dix-huit siècles, en qui réside la souveraineté. Si ce n’est pas là détruire la notion même de société, la notion de l’Eglise une, universelle, perpétuelle, qu’on explique comment une souveraineté douteuse peut constituer un gouvernement certain, ou une société certaine ; comment l’Eglise peut être certainement une, universelle, perpétuelle, si l’on ignore quel est le pouvoir suprême dans l’Eglise, et par conséquent s’il est un, universel, perpétuel ?

Et quel droit avoit une assemblée de trente-cinq prélats convoqués par le roi, quel droit auroit eu même toute l’Eglise gallicane réunie en concile national, de décider seule des questions qui intéressent fondamentalement l’Eglise entière, et de fixer sa propre doctrine, ce n’est pas assez dire, de se créer une doctrine particulière, sur des