Page:De la transformation metallique.djvu/13

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Souvent boit et r’enfante arriere,
115Tant que plus cler est que Christal.
Pour vray le fait en est ytal.
Et quant il est ainsi luysant,
En eaue moult fort et puissant,
Il pense devorer sa mere,
120Qui ha mangé son frere et pere.
Ainsi comme l’alaitte et couve
Le Dragon le fiert de sa cove.
Sa mere en deux parties part,
Que luy aide apres ce depart,
125Et puis la delivre à trois goules,
Qui l’ont plus tost prins que gargoules:
      Alors est le plus fort du monde.
Jamais n’est rien qui le confonde.
Merveilleux il est et puissant.
130Une once en vault cent d’or pesant.
C’est un feu de telle nature,
Qu’il passe toute pourriture,
Et transmue en aultre substance,
Quant qu’il attaint à sa semblance.
135Et guerist maladie toute,
Apostume, lepre, et goutte:
Et es vieux corps donne jeunesse,
Et es jeunes, sens et liesse.
C’est ainsi que de Dieu miracle.
140Ce ne peult faire le triacle,
Ne rien qu’y soit soubz ciel trouvé,
Fors cecy, qui est esprouvé
Par les Prophetes anciens,