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XII
PRÉFACE DU TRADUCTEUR

Or, une certaine Mary Frith, ou Moll la Coupeuse de bourses, resta célèbre au moins jusqu’en 1668. Elle mourut extrêmement âgée. Elle avait connu les contemporains de Shakespeare, peut-être Shakespeare lui-même. Voici ce qu’en rapporte Granger (Supplément à l’histoire biographique, p. 256) :

« Mary Frith, ou Moll la Coupeuse de bourses, nom sous lequel on la désignait généralement, était une femme d’esprit masculin qui commit, soit en personne, soit comme complice, presque tous les crimes et folies notoires chez les pires excentriques des deux sexes. Elle fut infâme comme prostituée et proxénète, diseuse de bonne aventure, pickpocket, voleuse et receleuse ; elle fut aussi la complice d’un adroit faussaire. Son exploit le plus signalé fut de dépouiller le général Fairfax sur la bruyère de Hounslow, ce qui la fit envoyer à la prison de Newgate ; mais grâce à une forte somme d’argent, elle fut remise en liberté. Elle mourut d’hydropisie, à l’âge de soixante-quinze ans, mais serait probablement morte auparavant, si elle n’avait eu l’habitude de fumer du tabac depuis de longues années. »

M. Dodsley (Old Plays, vol. VI) a copié la note suivante dans un manuscrit du British Museum :

« Mme Mary Friths, alias Moll la Coupeuse de bourses, née dans Barbican, fille d’un cordonnier, mourut en sa maison de Fleet Street, près de la