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MOLL FLANDERS

et il paraît qu’avis avait été donné qu’on les avait vus à Brickhill, dans telle maison, par où on entendait la maison où avaient été ces gentilshommes.

La maison fut aussitôt occupée et fouillée. Mais il y avait assez de témoignages que les gentilshommes étaient partis depuis plus de trois heures. La foule s’étant amassée, nous eûmes promptement des nouvelles ; et alors je me sentis le cœur troublé d’une bien autre manière. Je dis bientôt aux gens de la maison que je me faisais forte de dire que c’étaient d’honnêtes personnes, et que je connaissais l’un de ces gentilshommes pour une fort honnête personne, et de bon état dans le Lancashire.

Le commissaire qui était venu sur la huée fut immédiatement informé de ceci, et vint me trouver afin d’avoir satisfaction par ma propre bouche ; et je lui assurai que j’avais vu les trois gentilshommes, comme j’étais à la fenêtre, que je les avais vus ensuite aux fenêtres de la salle où ils avaient dîné ; que je les avais vus monter à cheval et que je pourrais lui jurer que je connaissais l’un d’eux pour être un tel, et que c’était un gentilhomme de fort bon état et de parfait caractère dans le Lancashire, d’où j’arrivais justement dans mon voyage.

L’assurance avec laquelle je m’exprimais arrêta tout net le menu peuple et donna telle satisfaction au commissaire qu’il sonna immédiatement la retraite, disant à ses gens que ce n’étaient pas là les hommes, mais qu’il avait reçu avis que c’étaient de très honnêtes gentilshommes ; et ainsi ils s’en retournèrent tous. Quelle était la vérité de la chose, je n’en sus rien, mais il est certain que les carrosses avaient été pillés à Dunstable Hill, et 560 £ d’argent volées ; de plus, quelques mar-