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MOLL FLANDERS

le porche de l’hôtellerie et qu’une femme qui se tenait là déjà avant, et qui était la femme d’un crocheteur au service du coche de Barnet, m’ayant remarquée, me demanda si j’attendais point aucun des coches ; je lui dis que oui, que j’attendais ma maîtresse qui allait venir pour prendre le coche de Barnet ; elle me demanda qui était ma maîtresse, et je lui dis le premier nom de dame qui me vint à l’esprit, mais il paraît que je tombai sur un nom qui était le même que celui d’une famille demeurant à Hadley, près de Barnet.

Je ne lui en dis point davantage, ni elle à moi, pendant un bon moment ; mais d’aventure quelqu’un l’ayant appelée à une porte un peu plus loin, elle me pria, si j’entendais personne demander le coche de Barnet, de venir la chercher à cette maison qui, paraît-il, était une maison de bière ; je lui dis : « Oui, bien volontiers », et la voilà partie.

À peine avait-elle disparu, que voici venir une fille et une enfant suant et soufflant, qui demandent le coche de Barnet. Je répondis tout de suite :

— C’est ici.

— Est-ce que vous êtes au service du coche de Barnet ? dit-elle.

— Oui, mon doux cœur, dis-je, qu’est-ce qu’il vous faut ?

— Je voudrais des places pour deux voyageurs, dit-elle.

— Où sont-ils, mon doux cœur ? dis-je.

— Voici la petite fille, dit-elle ; je vous prie de la faire entrer dans le coche, et je vais aller chercher ma maîtresse.