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MOLL FLANDERS

chée par la grâce du repentir, j’aurais encore eu le loisir de réfléchir sur mes folies et de faire quelque réparation ; mais la satisfaction que je devais donner pour le mal public que j’avais fait était encore à venir ; et je ne pouvais m’empêcher de faire mes sorties, comme je disais maintenant, non plus qu’au jour où c’était mon extrémité vraiment qui me tirait dehors pour aller chercher mon pain.

Un jour je mis de très beaux habits et j’allai me promener ; mais rien ne se présenta jusqu’à ce que je vins dans Saint-James Park. Je vis abondance de belles dames qui marchaient tout le long du Mail, et parmi les autres il y avait une petite demoiselle, jeune dame d’environ douze ou treize ans, et elle avait une sœur, comme je supposai, près d’elle, qui pouvait bien en avoir neuf. J’observai que la plus grande avait une belle montre d’or et un joli collier de perles ; et elles étaient accompagnées d’un laquais en livrée ; mais comme il n’est pas d’usage que les laquais marchent derrière les dames dans le Mail, ainsi je notai que le laquais s’arrêta comme elles entraient dans le Mail, et l’aînée des sœurs lui parla pour lui ordonner d’être là sans faute quand elles retourneraient.

Quand je l’entendis congédier son valet de pied, je m’avançai vers lui et lui demandai quelle petite dame c’était là, et je bavardai un peu avec lui, disant que c’était une bien jolie enfant qui était avec elle, et combien l’aînée aurait bonnes façons et tenue modeste : comme elle aurait l’air d’une petite femme ; comme elle était sérieuse ; et l’imbécile ne tarda pas à me dire qui elle était, que c’était la fille aînée de sir Thomas ***