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MOLL FLANDERS

encore agréable, voilà une chose inintelligible sauf à ceux qui en ont fait l’expérience, ainsi que j’ai fait.

La même nuit que je fus envoyée à Newgate, j’en fis passer la nouvelle à ma vieille gouvernante, qui en fut surprise, comme bien vous pensez, et qui passa la nuit presque aussi mal en dehors de Newgate que moi au dedans.

Le matin suivant elle vint me voir ; elle fit tout son possible pour me rassurer, mais elle vit bien que c’était en vain. Toutefois, comme elle disait, plier sous le poids n’était qu’augmenter le poids ; elle s’appliqua aussitôt à toutes les méthodes propres à en empêcher les effets que nous craignions, et d’abord elle découvrit les deux coquines enflammées qui m’avaient surprise ; elle tâcha à les gagner, à les persuader, leur offrit de l’argent, et en somme essaya tous les moyens imaginables pour éviter une poursuite ; elle offrit à une de ces filles 100 £ pour quitter sa maîtresse et ne pas comparaître contre moi ; mais elle ne fût si résolue, que malgré qu’elle ne fût que fille servante à 3 £ de gages par an, ou quelque chose d’approchant, elle refusa, et elle eût refusé, ainsi que le crut ma gouvernante, quand même elle lui eût offert 500 £. Puis elle assaillit l’autre fille ; celle-ci n’avait point la dureté de la première et parut parfois encline à montrer quelque pitié ; mais l’autre créature la sermonna, et ne voulut pas tant que la laisser parler à ma gouvernante, mais menaça mon amie de la faire prendre pour corruption de témoins.

Puis elle s’adressa au maître, c’est à savoir à l’homme dont les marchandises avaient été volées, et particulièrement à sa femme, qui avait été encline d’abord à