Page:Defoe - Robinson Crusoé, Borel et Varenne, 1836, tome 1.djvu/137

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si fort que je pouvais y être à l’abri ; ce qui m’obligea, plus tard, à couvrir tout mon enclos de longues perches en forme de chevrons, buttant contre le rocher, et à les charger de glaïeuls et de grandes feuilles d’arbres, en guise de chaume.

DÉCEMBRE.

Le 10. — Je commençais alors à regarder ma grotte ou ma voûte comme terminée, lorsque tout-à-coup, — sans doute je l’avais faite trop vaste, — une grande quantité de terre éboula du haut de l’un des côtés ; j’en fus, en un mot, très épouvanté, et non pas sans raison ; car, si je m’étais trouvé dessous, je n’aurais jamais eu besoin d’un fossoyeur. Pour réparer cet accident j’eus énormément de besogne ; il fallut emporter la terre qui s’était détachée ; et, ce qui était encore plus important, il fallut étançonner la voûte, afin que je pusse être bien sûr qu’il ne s’écroulerait plus rien.

Le 11. — Conséquemment je travaillai à cela, et je plaçai deux étais ou poteaux posés à plomb sous le ciel de la grotte, avec deux morceaux de planche mis en croix sur chacun. Je terminai cet ouvrage le lendemain ; puis, ajoutant encore des étais garnis de couches, au bout d’une semaine environ j’eus mon plafond assuré ; et, comme ces poteaux étaient placés en rang, ils me servirent de cloisons pour distribuer mon logis.

Le 17. — À partir de ce jour jusqu’au vingtième, je posai des tablettes et je fichai des clous sur les poteaux pour suspendre tout ce qui pouvait s’accrocher ; je commençai, dès lors, à avoir mon intérieur en assez bon ordre.

Le 20. — Je portai tout mon bataclan dans ma grotte ;