Page:Defoe - Robinson Crusoé, Borel et Varenne, 1836, tome 1.djvu/47

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il jeta soixante hommes sur notre pont, qui aussitôt coupèrent et hachèrent nos agrès. Nous les accablâmes de coups de demi-piques, de coups de mousquets et de grenades d’une si rude manière, que deux fois nous les chassâmes de notre pont. Enfin, pour abréger ce triste endroit de notre histoire, notre vaisseau étant désemparé, trois de nos hommes tués et huit blessés, nous fûmes contraints de nous rendre, et nous fûmes tous conduits prisonniers à Sallé, port appartenant aux Maures.

Là, je reçus des traitements moins affreux que je ne l’avais appréhendé d’abord. Ainsi que le reste de l’équipage, je ne fus point emmené dans le pays à la cour de l’Empereur comme le reste de l’équipage ; le capitaine du corsaire me garda pour sa part de prise ; et, comme j’étais jeune, agile et à sa convenance, il me fit son esclave.