Page:Deherme - L’Idéologie délétère.djvu/37

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donner la préférence à l’opinion qui n’en obtiendrait aucune. »

Qu’on examine objectivement, sous tous ses aspects et dans toutes ses conséquences, le dogme burlesque du nombre, et l’on ne trouvera rien qui le puisse justifier en raison et en fait. C’est, à la fois, le plus foncièrement stupide, le plus vil, le plus régressif et le plus dissolvant des préjugés révolutionnaires.

Si la plupart des Français paraissent s’y tenir encore, c’est qu’ils supposent à tort que le courant populaire d’une telle insanité ne saurait être endigué. S’il en était ainsi vraiment, tous nos efforts seraient bien inutiles, et ceux qui, comme nous, ne pourraient plus se faire d’illusions n’auraient désormais qu’à choisir leurs places pour assister au tragique suicide de l’Humanité. Les convulsions du bolchevisme en sont le prodrome. Elles marquent assez que le spectacle ne laissera pas d’être émouvant.

Mais nous voulons espérer encore que la société française et la civilisation sauront se préserver de la contamination de la peste rouge en appliquant énergiquement la prophylaxie positive.

Si nous sauvegardons l’avenir, nos descendants pourront citer cet exemple de psychose collective qu’est le suffrage universel pour montrer à quels égarements se peuvent laisser entraîner les peuples qui ne sont pas réglés et guidés par une doctrine générale, synthétique, sympathique et synergique.