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JOURNAL D’EUGÈNE DELACROIX.

puis au café de la rue Bourbon. — Rentré à dix heures un quart.

Déjeuné 1 40
Cocher 2 60
Dîner 1 10
Bière 0 30
5 40

— Désir de faire des sujets de la Révolution, tels que l’Arrivée de Bonaparte à l’armée d’Égypte, les Adieux de Fontainebleau.

Mardi 20 avril. — Je sors de chez Leblond. Il a été bien question d’Égypte : on peut y aller pour bien peu de chose. Dieu veuille que j’y aille ! Pensons bien à cela, et si mon cher Pierret y venait avec moi ? C’est l’homme qu’il me faudrait ; en attendant, travaillons à nous séparer des liens qui entravent l’esprit et débilitent la santé. Se lever matin.

Penser à l’Arabe. J’irai ces jours-ci chez D… lui demander des renseignements sur ses études.

— Qu’est-ce aller en Égypte ? chacun saute aux nues. Et si ce n’est pas plus que d’aller à Londres ? Pour trois cents francs, Deloches[1] et Planat[2] y sont passés. On y vit à meilleur marché qu’ici… Il

  1. Deloches, peintre, resté inconnu, contemporain de Delacroix.
  2. Planat, peintre de portraits, né en 1792, mort en 1866. Delacroix écrivait à propos de lui à Soulier : « Je suis bien charmé d’apprendre que tu aies trouvé Planat à Florence. C’était un fort bon garçon. Il avait au collège un grand amour pour le dessin et y réussissait fort bien. Il doit bien faire à présent. Tu ne me dis pas s’il a jeté son bonnet par-dessus les murs et s’il est peintre tout à fait, ou bien s’il a encore comme toi un pied dans quelque petit bout de chaîne. » (Corresp., t. I, p. 76.)