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JOURNAL D’EUGÈNE DELACROIX.


— Hier lundi, j’ai dîné chez M. Guillemardet.

Bélisaire.

Mercredi 9 juin. — La Laure m’a amené une admirable Adeline de seize ans, grande, bien faite et d’une tête charmante. Je ferai son portrait et m’en promets ; j’y pense…

— J’ai été voir le dessin de Gros, chez Laugier[1] ; on ne peut plus aimable.

M’a fait moins d’impression que celle du tableau ; c’est un contraste singulier avec la chaleur réelle qui est dans tant de choses, que la froideur générale d’exécution ; un peu plat. Puis, point d’individualité ; du dessin dans les parties, mais l’idée… Un peu atelier… Draperies arrangées, effet connu ; le noir sur le devant, etc. Mais c’est égal, je n’en suis pas trop découragé.

Mais il est bien important de faire toujours une esquisse.

Dimanche 13 juin. — Rien de bien remarquable aujourd’hui. — Jeudi soir chez Leblond. — Aujourd’hui, travaillé toute la journée à copier deux dessins. J’avance beaucoup mon tableau. — Dîner avec Soulier et Fielding. — Commencé mon aquatinte. Chez Fielding et Soulier, le matin.

  1. Jean-Nicolas Laugier, graveur français, qui attacha son nom à la reproduction d’un grand nombre d’œuvres des principaux peintres de cette époque, David, Gros, Prud’hon, Gérard, Coignet, etc.