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JOURNAL D’EUGÈNE DELACROIX.


— Nègre turban rouge et blanc.

— Les cinq lièvres pris dans la plaine.

— La rencontre avec l’autre pacha. Damas sur la croupe du pacha. Musique à cheval.

— La prière près de la tente du commandant.

— Les gens qui portent le plat de couscoussou dans un tapis ; moutons.

— Homme nu, et arrangeant son haïjck près du tombeau du saint.

— Arbres près d’un petit tas de pierres. Montagnes vertes avec terre jaune dans la distance.

— Passé la soirée avec Abou dans notre tente. Conversation sur les champs. La boîte à musique qui ne s’arrêtait point. Envie de rire.

Jeudi 8. — Atcassar-El-Kebir.

Pluie en partant. Monté une colline et entré dans un joli bois de chênes verts ; entré dans la plaine où l’armée de D. Sébastien a été défaite[1].

Traversé la rivière ; déjeuné. Jeu de poudre dans la plaine. — Montagne dans la demi-teinte.

Avant d’arriver à Alcassar, population, musique, jeux de poudre sans fin. Le frère du pacha donnant des coups de bâton et de sabre. Un homme perce la foule des soldats et vient tirer à notre nez. Il est saisi

  1. L’armée portugaise, qui, en 1758, venait à la conquête du Maroc sous les ordres de son roi, le chevaleresque Sébastien, livra en effet bataille à Abd-el-Melek dans cette plaine connue sous le nom d’Alcaçarquivir. Sébastien y perdit la bataille et la vie.