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JOURNAL D’EUGÈNE DELACROIX.

peaux, précédés de la musique. Courses continuelles à notre gauche ; à droite coups de fusil de l’infanterie. De temps en temps nous arrivions à des cercles formés d’hommes assis, qui se levaient à notre approche et nous tiraient au nez.

Un des ancêtres de l’empereur actuel devait faire prolonger jusqu’à Maroc la muraille qui passe des deux côtés sur le pont.

Vaches blanches sur toute cette colline. Figures de toute espèce, le blanc dominant toujours.

— Bel effet en montant, les drapeaux se détachant en terne sur l’azur le plus pur du ciel.

Une vingtaine de drapeaux à peu près passés le long du tombeau d’un saint. Palmier auprès. Bâti en briques. Porte de la ville très haute. Porcelaines variées, etc. Une fois entré à gauche, les cavaliers et les tentes sur les remparts.

— Entrée de la ville[1]. Les drapeaux inclinés sous la porte.

Dans l’intérieur de la porte, foule immense. La grande porte colossale.

Devant nous une rue. A gauche une longue et large place, et rangée en demi-cercle devant nous, l’infanterie, qui a fait feu ; la cavalerie derrière les fan-

  1. « Notre entrée ici à Méquinez a été d’une beauté extrême, et c’est un plaisir qu’on peut fort bien souhaiter de n’éprouver qu’une fois dans sa vie. Tout ce qui nous est arrivé ce jour-là n’était que le couiplément de ce à quoi nous avait préparé la route. A chaque instant on rencontrait de nouvelles tribus armées qui faisaient une dépense de poudre effroyable, pour fêter notre arrivée. » (Corresp., t. I, p. 180.)