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JOURNAL D’EUGÈNE DELACROIX.

Repassé à l’endroit où nous avions campé la deuxième fois en venant, où la population avait commencé à paraître menaçante. Arrivé sur le haut, on voit le cap Spartel, la mer en descendant.

Vaste plaine marécageuse, très détrempée au premier voyage, très sèche à présent.

Drapeaux. Hommes éclairés par derrière, burnous transparent autour de la tête, de même que le pan qui couvrait le fusil.

Repassé une petite rivière très bourbeuse. C’est dans cet endroit que nous avons vu courir la poudre pour la première fois au premier voyage.

Commencé à monter la montagne où est la forêt de lièges. Source charmante à droite qui serpente depuis le haut, fleurs en profusion, rochers isolés comme des constructions à gauche. Harnais rouge en montant et pierres.

Vue superbe en se retournant.

Le lendemain 12 avril. — Partis d’Ahïn-El-Daliah avec le fils du pacha, escorté de chaque côté de deux hommes portant le fusil. Le sac de cheval passé au cou. L’infanterie le met quelquefois ainsi.

A moitié route, des femmes et des hommes ont mis devant lui un sabre ; se faire expliquer par Abraham.

Plus près de la ville, les enfants sont venus complimenter Abou, qui les interrogeait et leur donnait de l’argent.