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JOURNAL D’EUGÈNE DELACROIX.

1849

6 janvier[1]. — À M. Jame, à Lyon.

« Monsieur, je vous avais confié au mois de mai de l’année dernière, pour trois ou quatre mois, mon tableau de la Liberté de 1830[2]. J’avais résisté, à plusieurs reprises, à vos offres, préférant renoncer à ce qu’elles présentaient d’avantageux aux inconvénients nombreux d’un déplacement pour un ouvrage déjà ancien et nécessitant une foule d’opérations toujours dangereuses, telles que clouer et déclouer plusieurs fois la toile, la rouler, l’emballer, la transporter, etc… J’ai cédé, avec le désir de vous obliger personnellement, et pressé également par le consentement de M. Ch. Blanc[3], votre ami ; vous deviez,
  1. Les notes relatives à 1848 n’ont malheureusement pas été retrouvées.
  2. Toile exposée au Salon de 1831 et à l’Exposition universelle de 1855. Appartient au Musée du Louvre.
  3. Les relations de l’artiste et du critique n’avaient pas toujours été excellentes. Charles Blanc avait été long à admettre le dessin de Delacroix. À la fin pourtant il s’était rendu ; les admirables peintures décoratives du Palais-Bourbon avaient triomphé de sa mauvaise grâce, si bien qu’il écrivait à propos d’elles : « Sur toutes ces compositions plane le génie d’un incomparable coloriste : le destin, le choix des formes et des dra-