Page:Delacroix - Journal, t. 1, éd. Flat et Piot, 2e éd.djvu/463

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
387
JOURNAL D’EUGÈNE DELACROIX.

rendent le tempérament, la finesse de la peau et des cheveux, la grâce des mains, etc. La peinture traitée largement ne peut donner ce genre d’impressions. — Berger, au-dessus de ces tableaux. — Admiré les Bergers de Rubens. Il y a à côté un tableau de H…, qui représente le Christ devant Pilate ; je l’avais précédemment admiré, à cause de la naïveté et de la vérité de l’aspect… A côté des bergers de Rubens, il redescend jusqu’à n’être que des portraits de modèles.

A Saint-Ouen ensuite. Ce lieu m’a toujours donné une sublime impression ; je ne compare aucune église à celle-là.

Rentré fatigué et peu dispos. Dîné tard et peu. Ressorti pour une seconde. Trempé par la pluie qui est continuelle dans le pays, je suis rentré vers dix heures.

Samedi 6 octobre. — Ce jour, sorti tard.

Vu la cathédrale, qui est à cent lieues de produire l’effet de Saint-Ouen ; j’entends à l’intérieur, car extérieurement, et de tous côtés, elle est admirable. La façade : entassement magnifique, irrégularité qui plaît, etc… Le portail des libraires aussi beau.

Ce qui m’a le plus touché, ce sont les deux tombeaux de la chapelle du fond, mais surtout celui de M. de Brézé. Tout en est admirable, et en première ligne la statue. Les mérites de l’Antique s’y