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JOURNAL D’EUGÈNE DELACROIX.

rentrer à la maison, ne passe plus le long des murs. Tout cela est refait à la Louis-Philippe.

Bornot me rappelait que c’est à ce lavoir que j’embrassais la petite femme du maçon, qui était si gentille, et qui venait de temps en temps rendre ses devoirs au vieux cousin[1].

— A Fécamp, avec toutes ces dames, chez le bijoutier, pâtissier, papetier ; acheté un carton.

Vu l’église auparavant. J’avais oublié son importance. Charmantes chapelles autour du chœur, séparées par des clôtures à jour d’un charmant goût. Tombeaux d’évêques ou abbés. Petites figures au tombeau et grand tombeau de la Vierge aux figures grandes coloriées ; les poses sont si naïves, et il y a tant de caractère, que le coloriage ne les gâte pas trop. L’une des têtes m’a paru celle du Laocoon, bien surpris de se trouver en pareil lieu et en pareille compagnie. Il y a une de ces figures qui tient un encensoir, et qui souffle dessus pour en ranimer les charbons. — Chapelle de la Vierge avec vitraux du treizième siècle, semblables à ceux de la cathédrale de Rouen. — Belle copie de l’Assomption du Poussin, à l’autel de cette chapelle. — Charmant ouvrage d’albâtre ou de marbre pour contenir le précieux sang, adossé à l’autel principal. Petites figures dans le style de Ghiberti[2]. — Les figures dont j’ai parlé

  1. Le cousin Bataille.
  2. Lorenzo Ghiberti, sculpteur et architecte, né à Florence en 1378, mort vers 1455.