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JOURNAL D’EUGÈNE DELACROIX.

ques chapitres de son ouvrage sur le dessin. C’est charmant d’invention et de simplicité… Je l’ai revue avec plaisir et j’ai causé de même.

Le soir chez Chabrier avec Mme de Forget. Je me suis ennuyé.

Dimanche 17 mars. — Union musicale. Concert : Symphonie d’Haydn, admirable d’un bout à l’autre. Chef-d’œuvre d’ordre et de grâce ; Concerto pour le piano de Mozart, autant ; Chœur Que de grâces, de Glück, suivi d’un petit air de ballet ridicule, qu’on aurait dû laisser dans l’oubli, par respect pour sa mémoire.

Vendredi, 19 mars. — Soirée de musique chez le Président. Causé là avec Fortoul[1], qui est fort aimable pour moi. Je m’y suis enrhumé. C’est le souvenir le plus saillant de la soirée. — Thiers y est venu. Cela a fait une certaine sensation.

Jeudi 21 mars. — Toute la journée chez moi, occupé de mes esquisses pour la Préfecture.

Tous les jours derniers, occupé de la composition du plafond du Louvre[2]. Je m’étais d’abord arrêté

  1. Fortoul, qui devait, l’année suivante, recevoir du Président le portefeuille de la marine, était alors député à l’Assemblée législative.
  2. Delacroix fait sans doute allusion à un grand et magnifique dessin qui appartient à Mme Andrieu, la veuve du peintre élève de Delacroix. Il représente la première idée du maître, et certaines parties de la composition, notamment les parties basses, diffèrent sensiblement de l’exécution définitive.