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LEÇONS

pôles jusqu’à l’équateur sur un angle de 60 à 80 degrés, et que leur direction, au lieu de couper les méridiens à angle droit, ne le coupaient que sous un angle de 50 à 60 degrés du nord-ouest au sud-ouest.

» Cette grande cause (l’attraction générale qui a donné la forme sphéroïdale au globe), continue Humboldt, ibidem, n’exclut pas l’influence des causes locales qui ont déterminé des petites portions de matière de s’arranger de telle ou telle manière, selon les lois de la cristallisation. Delamétherie a judicieusement indiqué ces phénomènes, cette influence d’une grande montagne (comme noyau) sur les voisines plus petites. Il ne faut pas oublier que toute matière, indépendamment de l’attraction vers le centre de la masse, s’attire aussi mutuellement. »

En supposant exactes les observations de Friesleben, de Humboldt, de Buch, de Gruner, sur l’inclinaison et la direction des couches des terrains primitifs, j’ai fait voir quelle en avait pu être la cause[1].

On observe dans toutes les grandes montagnes un centre principal, vers lequel se dirigent toutes les couches qui l’environnent à une certaine distance. Auprès du Mont-Blanc, par exemple, toutes les couches environnantes, telles que celles qui forment les aiguilles… tendent vers le sommet de ce centre principal d’attraction.

L’équateur, qui est relevé de dix à douze mille toises plus que les pôles, doit être regardé comme une grande montagne qui ceint tout le globe. Dès lors toutes les couches primitives, qui se sont formées lors de la cristallisation générale de la masse, doivent tendre vers cette grande montagne circulaire, et annulaire,

  1. Journal de Physique, tom. 54, page 64.