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par des exhalaisons de l’intérieur de la terre, qui s’enflammaient.

Les philosophes modernes, depuis Gassendi, pensent que les commotions souterraines sont les effets de la dilatation de l’air et de la vaporisation de l’eau, produite par l’action des feux souterrains. Mais il y a deux opinions principales à cet égard.

Les uns disent qu’une simple efflorescence de pyrites amoncelées, sans être enflammées, produit un degré de chaleur suffisant, et de dilatation de l’eau et de l’air, pour causer ces commotions. C’est le sentiment de Lemery ; car les tremblemens de terre ne sont pas toujours accompagnés d’éruptions de flammes. On a prétendu que dans le tremblement de terre de Lisbonne, en 1755, et dans celui de la Calabre, en 1783, les flammes, que quelques relations disent qu’on a observées, ne sortaient point du sein de la terre, et qu’elles furent une suite de l’incendie des maisons renversées, auxquelles le feu se mit par accident.

Bertrand, dans son ouvrage sur les tremblemens de terre, dit page 207. « Je ne saurais admettre que tout tremblement de terre, suppose toujours et partout, une inflammation intérieure. Une fermentation peut suffire dans bien des cas, et toutes les explications en deviennent plus faciles ».

Mais d’autres savans soutiennent que dans les tremblemens il y a constamment inflammation intérieure. Des eaux arrivant, dans les foyers de ces feux souterrains, sont réduites en vapeurs. Ces vapeurs, ainsi que les gaz qui s’en dégagent, causent des secousses dans le local où sont les foyers.

Une partie de ces gaz s’échappe par des fentes souterraines, et causent des ébranlemens à des distances plus ou moins éloignées, comme on l’a observé dans le tremblement de terre de Lisbonne…