Page:Delamétherie - Leçons de géologie II.djvu/261

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On conçoit que si parmi ces terrains qui ont glissé, il s’était trouvé des couches argileuses assez tendres pour avoir été ramollies par les eaux, elles se seraient nécessairement plissées, parce que leur marche n’aura pu être assez uniforme, ni assez réglée, pour qu’elle n’ait éprouvé différens obstacles. Les parties antérieures seront arrêtées, ou rallenties un instant, tandis que les suivantes obéissant à l’impulsion qu’elles ont, refouleront celles-ci, jusqu’à ce que l’obstacle soit vaincu. Ce qui occasionnera ces plis, ces ondulations, qu’on observe si souvent dans les couches schisteuses et argileuses.

On retrouve, dans les Pyrénées, un grand nombre de ces montagnes secondaires qui sont ainsi coupées verticalement à plusieurs centaines de toises de hauteur, telles que le mont Perdu, les tours du Marboré…

ll y a plusieurs de ces montagnes coupées verticalement sur les côtes, comme à Ceuta, à Gibraltar, à Gênes, à Malte…, Toutes les côtes du Pérou, du Nouveau-Mexique présentent le même phénomène. On le retrouve sur les côtes du lac de Genève, à la Milleraie, le long des monts Salèves…

Il est vraisemblable que plusieurs de ces escarpemens ont été produits par des affaissemens plus ou moins considérables. La chute d’une partie du rocher de Scylla, en 1783, a laissé une falaise élevée d’environ cent cinquante toises. Si nous supposons. qu’il y ait eu de pareilles chutes, ou affaissemens, dans tous les lieux dont nous venons de parler, on conçoit qu’ils y auront produit de hautes falaises. Or tout fait présumer qu’il y a eu des affaissemens dans plusieurs des endroits que nous venons de citer. L’histoire nous a conservé la tradition des chutes de plusieurs montagnes, lesquelles ont produit des effets analogues.

Mais ces affaissemens ont eu des effets bornés, et je ne crois point fondée l’opinion de quelques géologues qui ont dit que