Page:Delamétherie - Leçons de géologie II.djvu/330

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les villes situées en rase campagne, et sur les bords de la mer, furent entièrement submergées dans ce tems-la… Que toutes les découvertes dans les arts, dans la politique, dans les sciences… furent perdues sans qu’il en restât le moindre vestige. Aussi, ne fait-on pas remonter à plus de mille ou deux mille ans, les découvertes qu’on attribue à Dédale, à Orphée, à Palamède, à Olympus, à Amphyon…

» Telle était donc à la situation des affaires humaines, au sortir de cette désolation générale. Partout s’offrait l’image d’une vaste et affreuse solitude. Des pays immenses étaient sans habitans. Tous les autres animaux ayant péri, quelques troupeaux peu nombreux de bœufs et de chèvres étaient la seule ressource qui restait aux hommes d’alors, pour subsister ».

Ce passage de Platon prouve qu’il pensait, avec les Égyptiens, chez qui il avait puisé cette doctrine, que la surface de la terre avait éprouvé les plus grandes catastrophes ; que le genre humain avait été presqu’entièrement détruit, à différentes époques, ainsi que les animaux, et que ces accidens avaient été produits particulièrement par des déluges ; que ces déluges avaient submergé toutes les plaines et les basses terres, et que les seules montagnes élevées n’avaient pas été inondées ; que les hommes et les animaux s’étaient retirés sur ces hautes sommités.

Lucien, dans son dialogue de la déesse Syriene, de dea Syra, parle d’un déluge universel arrivé sous Deucalion. Voila, ajoute-t-il, ce qu’en disent les Grecs : « La race actuelle des hommes ne fut pas la première, mais la génération qui la précéda périt entièrement. Ces hommes, qui commettaient toutes sortes de crimes, en furent punis par un événement terrible. Tout-à-coup, la terre vomit de son sein une immense