Page:Delambre - Histoire de l'astronomie moderne, tome 1, 1821.djvu/692

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6j6 ASTRONOMIE MODERNE, L’inégalité de la latitude a une période de 19 ans, c’est celle du nœud. La nuil des privolves est bien plus profonde, elle doit être plus ri- goureuse; celle des subvolves au contraire est toujours éclairée par la Volve qui s’y montre au moins en croissant, et la Volve est pour eux environ quinze fois plus lumineuse que la Lune pour nous. C’est par la hauteur du pôle que nous distinguons les climats, ils les distinguent par la hauteur de la Volve. La Volve est pour eux un point fixé comme par un clou., et ils voient les étoiles zodiacales et le Soleil passer derrière cet astre immobile. La Volve a des phases analogues à celles que nous offre la Lune; elles en sont les complémens. Ces phases indiquent les quatre parties du jour, et la succession des taches différentes de la Volve leur donne des moyens nombreux de subdiviser les quatre parties principales. La rotation de la Volve leur donne aussi les moyens de partager l’année en saisons; elle leur présente alternativement ses deux pôles et les taches qui les avoisinent. Le diamètre de la Volve a aussi des variations très sensibles. Quand nous voyons sur la Terre une éclipse de Soleil, même totale, ils voient une éclipse partielle de Volve; quand nous voyons une éclipse de Lune, ils voient une éclipse de Soleil. Aucune de ces éclipses ne leur échappe, au lieu que sur la Terre la moitié des éclipses est pour nos antipodes. Quoique Lévanie ne soit guère que le quart de la Terre, elle a cepen- dant des montagnes très hautes et des vallées profondes. A ces notions certaines, parce qu’elles sont géométriques et astro- nomiques, l’auteur du roman joint des conjectures sur les productions et les hahilans de Lévanie. Alors l’auteur se réveille, et trouve qu’il a la tête couverte de son oreiller, comme l’islandais et sa mère l’avaient de leur voile pour écouter le récit du magicien. Son but, en composant cette fiction, a été de faire sentir la futilité des objections qu’on faisait encore contre le système de Copernic, en montrant que les habitans de la Lune pourraient en faire de toutes pa- reilles pour prouver leur immobilité, quoique nous soyons bien certains du mouvement de leur planète. Rien n’empêche de concevoir des ha- bitons dans toutes les planètes et dans tous les satellites; tous auront les mêmes raisons à faire valoir pour leur immobilité, tous se trompe- également. Sur quelles raisons pourrait-on motiver une exception v la T< rt e ? Eu quoi la Terre l’emporte-t-elle sur Jupiter et Saturne ?