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III
La fin d’un passé
Isabelle, qui, dans sa mélancolie quotidienne, avait vécu douze ans tranquille, sent, depuis les révélations de Modeste Morin, qu’elle ne peut plus supporter le fardeau de l’existence. Son illusion rétrospective, brusquement détruite, l’a laissée plus faible qu’après un malheur.
Tandis qu’elle va, vient, conduit sa fille au cours, raccommode des bas ou fait une visite, sa pensée reste ankylosée autour d’une unique donnée. Et, par moments, si elle reprend conscience, c’est pour se dire : « Il est impossible d’être en plus mauvais état que moi. Comme une éponge qui ne peut plus absorber de fiel, mon âme est saturée de chagrin et d’ennui. J’ai de la tristesse jusque par-dessus les yeux… »