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II

En pleine poussière

Depuis plus d’une demi-heure, elle n’avait pas encore eu le temps de retirer son chapeau. Déjà Léon était à l’étude et Zozo dans le jardin. Avec angoisse, elle essaya de se faire une idée de cette maison qui serait la sienne et qu’elle venait de parcourir fébrilement de haut en bas.

Quoiqu’elle eût bien dû s’y attendre, elle se sentait saisie par l’abandon de toutes ces pièces vides, dont la vie s’était retirée avec ceux qui les habitaient. Le vieil avoué et sa famille n’étaient partis que depuis trois ou quatre jours. Des ficelles et des pailles de leur déménagement traînaient encore sur les parquets. On eût dit qu’une tiédeur humaine fût demeurée aux murs ; et c’était une sensation plutôt désagréable, comme de s’asseoir dans un fauteuil chauffé par une autre personne.