ver ces mots-là. Mais quel air méprisant ! Du reste Mariette n’avait rien compris.
— Des petits colins ? répéta-t-elle, égarée.
Là-dessus, Christine Peelmann jugea bon d’accourir. Elle avait revêtu sa blouse et tenait sa palette à la main.
— D’abord, asseyez-vous ! dit-elle en désignant les chaises alignées contre le mur.
Mariette obéit aussitôt, l’autre non. Les yeux mauvais, il posa seulement son genou sur l’une de ces chaises. En face d’eux, avec l’attitude de prêcheur qu’elle prenait volontiers, Christine Peelmann, debout, commença :
— Il ne faudra pas vous décourager pour certains mots dont le sens pourra vous échapper à l’un ou à l’autre. Quand on apprend une langue nouvelle, Knut, il est inévitable de se tromper en parlant. Je te l’ai déjà dit cent fois. À présent te voilà en France, tu ne vas entendre que du français et tu vas avoir près de toi tous les jours cette charmante petite Mariette, qui, justement, s’exprime tout à fait bien. J’espère que, pendant les quelques semaines que tu dois passer ici, nous arriverons enfin à un résultat. Pour débuter, tu n’as pas bien construit ta phrase. Il fallait dire : « Chez vous les montagnes ne sont pas hautes et ne portent pas de neige. Vous n’avez plutôt que des petites collines ».
Sèchement :
— Tu as compris ?
Tournée vers Mariette :
— Au lieu de collines, il a dit colins. Tu as compris, toi aussi, mon petit ?