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Et quand les yeux bleus et pâles furent absorbés dans la lecture, la petite, en se traînant, presque en rampant, fut s’asseoir sur un tabouret de pieds, devant le feu.

« Nounou… pensa-t-elle, qu’est-ce qu’elle fait ce soir, toute seule dans sa cuisine ?… »

Un grand étonnement triste lui venait de n’être pas heureuse, ce soir, après l’enivrement de ce départ. C’était donc là ce qu’elle avait, avec tant de fièvre, attendu depuis des mois, accoudée à la balustrade de Marie Gautrin, ou bien derrière les petits carreaux de sa chambre au camaïeu tout usé ?

La femme de chambre, encore une fois apparue, demanda d’une voix contenue :

— Faut-il coucher mademoiselle ?…

Mme Villeroy leva la tête un instant, au-dessus de son Figaro déplié.

— C’est ça. Couchez-la. Elle doit être fatiguée.

Elle tendit sa joue, distraitement :

— Bonsoir, Toutoune…

Et l’enfant, ayant effleuré peureusement