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la tempe aux beaux cheveux noirs bien lissés, suivit docilement Adèle, qui, sur le pas de la porte, s’effaça pour la laisser passer.

Elle s’était endormie instantanément, malgré tout, dans son lit raffiné. La surprise du réveil, le lendemain matin, ne dura pas longtemps. Et, tout de suite, le cœur se fit lourd dans la petite poitrine.

Vous m’avez emportée, toute grelottante de tendresse, vers mon rêve, mon grand rêve, mon long rêve d’enfant. Et voici que mon premier matin de joie est un matin désespéré. Oh ! dureté de ceux qui ne comprennent pas, qui ne sentent pas les enfants, qui ne se penchent pas sur leur petite âme sans paroles, éperdue, et sensitive jusqu’à la douleur…

Ce fut encore Adèle qui vint lui donner son déjeuner. Ce fut elle qui lui prépara ce tub mystérieux, qui la mit toute nue, la savonna, la frotta au gant de crin, l’habilla,