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à la maison pour elle tout seule, maman sans mari, sans appartement, sans domestiques, maman emprisonnée au manoir par la guerre.


Après cette journée-là, Mme Villeroy se coucha dès le dîner, entourée de la nourrice, de la femme de chambre et de Toutoune, les trois courant ça et là pour la mieux soigner.

Quand elle eût embrassé sa fille penchée sur le lit, et, d’une voix éteinte, dit au revoir à la nourrice :

— Madame, fit Adèle, faut-il mettre les fleurs sur le carré ?

Alors seulement la jeune femme vit la corbeille de fleurs, riche de roses, qui garnissait sa table, cette corbeille qu’avec tant d’émotion Toutoune avait, la veille au soir, cueillie et composée, en essayant d’imiter celles de Paris, de même que sans rien dire, elle avait fait le ménage, de la chambre et l’avait arrangée.

— Oh ! les belles roses !… murmura, du