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qu’elle en voulait à l’enfant des patrons, elle admirait d’être, à dix ans et demi, « une personne qui sait se faire servir ».

Le soir, remontée dans sa chambre, Toutoune regardait longuement la belle photographie posée sur sa table.

Joue à joue avec maman… Oui… Sur une image !

Pourquoi n’avait-elle pas aussi le portrait de la mère Lacoste ?

Vers le milieu d’août, une nouvelle lettre :

« Ton père est parti pour le midi. Ça y est. Moi, je reste encore à Paris pour finir d’arranger tout. Je te préviendrai dès que je verrai le moyen de revenir… »

Les premières petites dorures de septembre se laissaient déjà prévoir dans le vert plus rembruni de l’épaisse saison. Les jours raccourcissaient déjà. Les nouvelles de la guerre bouleversaient les gens. Il n’y avait plus de petits drapeaux aux carrioles. Le cœur serré, Toutoune attendait son destin comme on attend un malheur.