Page:Delarue-Mardrus - Toutoune et son amour.pdf/236

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s’écriait Mme Villeroy. Et dire que j’aurais pu ne pas connaître tout ça !…

Ces promenades, tant de fois recommencées lors de son grand abandon, ce n’était donc pas en vain que la petite fille en avait, une à une, découvert les beautés…

Pédale contre pédale, sur les chemins ensorcelés déjà par la première automne, elles allaient, comme deux camarades. Et, quand le couchant était trop beau, tandis qu’elles contemplaient, arrêtées en silence, Mme Villeroy pleurait.

Un soir qu’elles étaient assises au pied d’un arbre, dans ce chemin Saint-Pierre d’où l’on voit l’estuaire et la ville, Mme Villeroy, qui n’avait pas desserré les lèvres de la journée, releva tout à coup son front bas. On eût dit que quelque chose, enfin, se déchirait en elle. Il y a des soirs où l’on ne peut plus garder un secret. Toutoune était bien trop petite, mais il n’y avait personne d’autre que Toutoune. Les sourcils froncés, l’orageuse jeune femme commença :